Les aromatisés aux fruits : le saviez-vous ?
L’aromatisation du vin par les fruits et les plantes est une tradition ancestrale ! Les arômes apportés par les fruits permettent de mettre en valeurs certains types de vins. Ces produits répondent à une demande des consommateurs et participent à la diversités des vins d’apéritif.
La qualité
Avec une majorité de produits titrant à 8%, les Aromatisés aux fruits existant sur le marché sont composés principalement de vin, ingrédient majoritaire de base. Il est par conséquent primordial de sélectionner un vin de bonne qualité et de bonne structure car les arômes ou autres ingrédients ne peuvent cacher un défaut de vin. Les autres ingrédients sont à la discrétion des opérateurs mais nombreux d’entre eux utilisent des ingrédients de qualité pour apporter le parfum de fruit : sirop, jus de fruit, arôme naturel de fruit.
La réglementation
Conformément à la réglementation européenne, lorsqu’un composant de l’assemblage est mis en exergue en dehors de l’arôme principal, dans ce cas, il doit figurer dans une mention d’ingrédients au titre de l’information du consommateur.
La tradition
Le principe de l’assemblage est un usage courant dans le monde du vin (les cépages). L’assemblage du vin et des arômes, comme celui du vin et des fruits existe depuis fort longtemps comme une tradition du moment « apéritif » qui s’enracine dans les habitudes régionales et s’appuie sur un parfum initial réalisé traditionnellement par les consommateurs et bars en « fait maison » : le Sud-est avec la marquisette, le vin de pèche, de noix, le vin d’orange… et même mondiale (Sangria en Espagne, Retsina en Grèce… ) les exemples sont nombreux de vins et de fruits.
D’autre part, en France avant la guerre, existaient les « vins gommés » : du vin blanc avec du sirop. Les Aromatisés aux fruits ne sont pas une invention du XXI siècle. La notion de « fruité » n’est par ailleurs pas une évocation qui leur est exclusive, puisque, selon des processus différents, ce sont les notes de fruit qui caractérisent par exemple le Beaujolais Nouveau.
La transparence
Etant donné l’implantation des Aromatisés aux fruits à proximité du rayon vin traditionnel, il est important de signaler aux consommateurs la particularité de l’apport de fruit/saveur fruitée, cette information est relayée sur l’habillage du produit, 1ère source d’information pour le consommateur.
Certains aromatisés sont assimilés aux vins en fonction de multiples paramètres, mais les producteurs sont soucieux d’une consommation responsable et adhérent à des organisations de prévention. Le conditionnement empêche de les confondre avec des bouteilles de jus de fruits ou de soft drink et l’étiquette affiche le degré d’alcool.
Tout élément mis en exergue, en dehors de l’arôme principal, doit figurer dans une mention d’ingrédients au titre de l’information du consommateur.
L'assemblage
Comme le vin assemble plusieurs cépages, les aromatisés aux fruits sont issus de l’accord entre du vin et des fruits.
La réglementation exige que la part de vin soit majoritaire et les autres ingrédients diffèrent selon les producteurs. Il ne faut pas oublier qu’un vin contient entre 80 et 90% d’eau. Sont mis en oeuvre des jus de fruits ou des infusions soigneusement séléctionnés dans l’ensemble des recettes.
Certains opérateurs proposent des assemblages avec des arômes, des sirops ou des jus de fruits. Il y a aujourd’hui, en France, une centaine de marques distribuées chacune ayant ses secrets de fabrication.
Les fruits peuvent être mis en oeuvre de différentes façons : jus de fruit, jus de fruit à base de concentré, infusion de fruit, extrait de fruit, arôme naturel de fruit.
Par définition, l’étiquetage « naturel » pour un arôme impose que la partie aromatisante contienne exclusivement des substances aromatisantes naturelles et/ou des préparations aromatisantes. L’utilisation du terme « naturel » est strictement protégée.
La mise en avant d’un fruit impose la mise en oeuvre de ce fruit sous la forme de jus, d’infusion ou d’arôme naturel du fruit.
On ne pourra donc pas avoir dans la gamme un rosé pamplemousse qui ne contient pas de pamplemousse.
Le vin est l’élément majeur de l’assemblage, il est donc sélectionné selon un profil organoleptique défini et respectueux d’un cahier des charges strict afin de garantir une qualité constante du produit final.Cependant associé aux autres ingrédients naturels, ce produit entre dans une catégorie légale « BABV » qui interdit de revendiquer un terroir d’origine comme pour les appellations du vin.
Le développement
Des spécialistes du vin, en réinterprétant la tradition de l’assemblage, ont rencontré l’intérêt des consommateurs pour une dégustation traditionnellede qualité souvent aléatoire (vin d’orange, vin de pêche…). Leur réponse à ces attentes assure la disponibilité de produits équilibrés et de qualité constante.
L'équilibre
On peut estimer la valeur énergétique d’un verre de 10 cl de BABV à environ 100 kcal. En comparaison et à contenance égale, un verre de vin rosé représente en moyenne 70,5 kcal, un verre de Kir au vin blanc 90 kcal et un verre de jus de pamplemousse pur jus 38 kcal. Des aromatisés qui font 11.5% ont une valeur énergétique de 80 à 100 Kcal pour un verre de 10cl. Les acteurs de ces produits s’orientent plus vers 80 Kcal car la tendance est à réduire le sucre. Beaucoup d’aromatisés aux fruits ont un titre alcoométrique plus bas et donc une valeur énergétique plus faible, car l’alcool est plus énergétique que le sucre. Un vin à 14% a une valeur énergétique de 77 Kcal pour 10 cl et un vin moelleux, plus de 90 Kcal.
L’assemblage de vins et de fruits invite naturellement à une consommation raisonnable grâce à un degré d’alcool allégé (entre 7 et 10°C sur la catégorie). Le sucre, un exhausteur de goût, est présent dans l’assemblage pour apporter de la rondeur en bouche et contrebalancer la vivacité du fruit, l’objectif étant d’apporter aux consommateurs un produit équilibré.
L'innovation
L’innovation consiste à être en adéquation avec les attentes des consommateurs et assurer la disponibilité de produits équilibrés et de qualité constante en rapport avec ces attentes. Par ailleurs, il y a une tendance aux métissages tant sur le plan des produits que des cultures et des modes de consommation. Les Aromatisés aux fruits en sont une expression.
Le segment est une innovation pour un marché du vin peu novateur, mais le succès est relatif : il part de rien pour culminer à 1,4% du marché total des Vins Tranquilles et connaît un progression due à l’effet « rosé » : une tendance présente dans toutes les catégories de la filière vinicole.
Le mode de consommation
D’un abord plus direct et moins complexe que les vins, les produits vinicoles aromatisés permettent une consommation naturellement fraîche, fruitée, occasionnelle et conviviale. ( Avec modération) .
Les aromatisés aux fruits ne fleurissent pas qu’aux beaux jours, ils ne sont pas soumis à une forte saisonnalité. Les ventes en dehors de la période estivale démontrent un attrait certain des consommateurs pour le « moment apéritif » avant tout.
Le mode de consommation est occasionnel et positionné dans » l’apéritif » du repas « à la française » classé au patrimoine immatériel de l’Unesco.
Les aromatisés aux fruits sont consommés aussi bien par les hommes (48%) que par les femmes (52%). ( Source Nielsen)
Les chiffres démontrent une cible de consommateurs parmi les jeunes adultes de 35 à 64 ans ( qui représentent deux tierns des consommateurs). La cible est avant tout l’instant de consommation « apéritif ». Les formats de vente démontrent que l’usage est proche de celui des vins (bouteille 75 cl : 64% des ventes ou Bib 30% des ventes).